Essai Jean Lain : Nouveau Lexus RZ 450e

Déjà champion de l’hybride, Lexus fait un pas supplémentaire en matière de motorisation en proposant le RZ 450e : son premier modèle exclusivement proposé en 100% électrique.
La marque japonaise réussira-t-elle la transition ? Réponse grâce à un essai sur les routes savoyardes.

Etendre son royaume vers la zéro émission

Si vous avez déjà lu nos essais précédents, vous êtes sans doute déjà au courant : Lexus n’a rien a envier à personne en termes de motorisation hybride. Pourtant, la marque japonaise avançait jusque-là prudemment du côté de l’électrique, avec uniquement l’UX300e proposé au catalogue.

Mais ça c’était avant. Lexus compte bien rectifier le tir avec ce nouveau RZ 450e, premier modèle disponible uniquement en 100% électrique. L’occasion également d’étoffer un peu plus sa gamme de SUV aux côtés des reconnus UX, NX, et autre RX.

Pour réussir cette mission, tous les ingrédients semblent au rendez-vous : utiliser le savoir-faire acquis en matière de SUVs « propres », une qualité Lexus toujours irréprochable, et une bonne dose d’innovation : l’arrivée en 2025 d’un fameux volant papillon, une originalité très attendue dont nous aurons l’occasion de reparler.

Pour l’ingénieur en chef Takashi Watanabe, “le RZ a été développé dans le but de créer un véhicule électrique typiquement Lexus, sûr, agréable au toucher et excitant à conduire“. Alors voyons cela !

Design : Pas de doute, ce RZ est une Lexus

Au premier coup d’œil, difficile de se tromper : esthétiquement ce RZ est bien une Lexus. On retrouve bien l’identité stylistique qui caractérise les SUVs de la marque, et il faut avouer que cette teinte bicolore ne manque pas de personnalité.

Ce RZ s’affiche clairement musclé. Nous sommes ici sur un SUV coupé avec un centre de gravité assez bas, mais dont la silhouette générale dégage beaucoup de dynamisme.
Cela passe tout d’abord par une large calandre, désormais pleine étant donné qu’il s’agit d’un modèle électrique, mais aussi par les projecteurs en forme de flèche. Le capot ciselé plonge sur une face avant fermée qui intègre une calandre tridimensionnelle.
La partie arrière se distingue par un style moderne avec un becquet de toit en deux parties et de petites oreilles de chats aux extrémités du spoiler. On note aussi la signature lumineuse qui s’étend à l’arrière sur toute la largeur de la voiture.

Côté dimensions, Le Lexus RZ mesure 4,80 m de long, 1,63 m de haut et 1,89 m de large ce qui le situe entre les deux autres SUV NX et RX. Son empattement de 2,85 m lui confère à la fois du dynamisme sur route et de l’habitabilité, puisque 4 (ou même 5) adultes n’auront aucun mal à s’installer  confortablement à l’avant comme à l’arrière.

Un habitacle dont Lexus à le secret

Nous venons de le voir, le RZ dispose de mensurations généreuses qui lui permettent d’offrir une belle habitabilité aux places arrières que ce soit au niveau de la garde au toit ou de l’espace aux jambes avec en plus un plancher plat. Même constat pour le volume de coffre avec une capacité de 522 litres, auquel il faut ajouter un rangement dans le sous-coffre de 58 litres.

Comme il est de mise chez Lexus, on entre dans univers qui respire le haut de gamme, et où l’on se sent tout simplement bien. Les matériaux choisis sont nobles, et l’ambiance est harmonieuse, fidèle à la tradition Lexus.
Si vous n’êtes pas coutumier de la marque Lexus, quelque chose risque de vous surprendre : le poste de conduite orienté vers le conducteur reprend le concept “Tazuma” de Lexus. Ce dernier associe la position du conducteur au volant et la disposition précise des compteurs, des commandes et des écrans pour créer un espace où seuls de petits mouvements de la main et des yeux sont nécessaires pour faire fonctionner le véhicule.

Au centre de la Lexus, on retrouve la même dalle de 14 pouces que dans les NX et RX. Réactive et d’excellente qualité, cette dernière intègre intelligemment des boutons rotatifs pour régler la climatisation ainsi que le volume.
Lexus a eu la bonne idée de conserver des commandes physiques au niveau de l’écran central pour ajuster la température du chauffage.
Mention spéciale à la molette de la boîte de vitesses, qui n’oblige pas le conducteur à baisser les yeux pour se souvenir de quel côté tourner celle-ci pour avancer ou pour reculer.
On apprécie aussi le toit panoramique, qui s’occulte sur simple pression d’un bouton pour vous permettre à la fois de profiter du paysage sans vous éblouir.

Enfin, bien que notre modèle n’en soit pas encore équipé, impossible de ne pas parler d’une innovation qui sera disponible en 2025 sur ce SUV : un volant papillon (type avion) baptisé « One Motion Grip ». Celui-ci entraîne de nombreux changements pour le conducteur, dont notamment une excellente vision, mais surtout une direction beaucoup plus précise.

Conduite : toujours dans la bonne direction

Un véhicule se conduit, mais prendre le volant d’une Lexus reste une expérience à vivre, souvent différente. Si les modèles de la marque en version hybride poussent déjà à la zénitude au volant, il peut difficilement en être autrement lorsque l’on s’assoit dans un SUV 100% électrique comme le RZ. Et en effet, on n’est pas déçu : tout n’est que douceur à son bord : la suspension absorbe plutôt bien les irrégularités du bitume, et l’insonorisation d’un véhicule électrique est poussée à son paroxysme.

Sous le capot, le SUV coupé est équipé de deux moteurs : un à l’avant qui développe 150 kW (204 ch) et un autre à l’arrière de 80 kW (109 ch), pour une puissance totale combinée de 230 kW (313 ch), qui lui permet d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,3 s et pointer à 160 km/h.; une performance très honorable pour un mastodonte de 2.1t qui se ressent bien au volant. Les accélérations sont vives tout comme les reprises ; un plus pour doubler ou s’insérer. A noter en revanche que la vitesse de pointe limitée à seulement 160 km/h (suffisant en France, un peu moins peut être outre-Rhin).

Côté châssis, le RZ est équipé d’une transmission intégrale nommée Direct4. Le véhicule se voit distribué automatiquement la puissance et le couple aux quatre roues selon les conditions de conduite. Résultat ? Un SUV très sécurisant lors des attaques en courbe.
À l’usage, le RZ n’est donc pas le plus sportif, mais bénéficie d’une excellente motricité ce qui donne un compromis confort/dynamisme assez épatant.

Quid de l'autonomie et de la recharge ?

C’est bien évidemment un point déterminant lorsqu’on juge ce type de véhicule.
Une question qui fâche ? Pas vraiment, puisque Lexus a mis la barre haute grâce à des innovations au service de l’autonomie.

Alimenté par une batterie de 71,4 kWh, le RZ est annoncé, selon le constructeur, avec une autonomie jusqu’à 440 km (soit entre 17 kWh et 18,3 kWh/100 km).
Pour arriver à ce résultat, plusieurs technologies ont été pensées sur le véhicule pour optimiser au maximum son appétit en électricité. A titre d’exemple, Le mode “Range” a la particularité de couper la climatisation et de n’utiliser que le moteur arrière à basse vitesse (jusqu’à 100km/h).
Dans la pratique, nous avons pu réaliser durant notre essai une distance d’environ 350km sans recharge, mais à noter que l’essentiel de notre trajet était constitué de routes de montagne et d’autoroutes (le plus énergivore pour une motorisation électrique).

Au niveau de la recharge, le RZ accepte une puissance de 11 kW en courant alternatif et 150 kW en courant continu. Les temps de charge sont compris 6 h 30 dans le premier cas et 30 minutes pour aller de 10 à 80 % dans le second.
Il faut donc bien comprendre qu’il ne faut pas raisonner de la même manière entre un véhicule électrique et une thermique lorsque l’on parle d’autonomie. Des recharges régulières sans atteindre le niveau maximum seront ici beaucoup plus efficaces.

Equipements : toujours riche en technologies

Lexus nous a habitué à offrir sur l’ensemble de ses modèles une liste d’équipements pléthorique, et le RZ ne déroge pas à règle. Si seulement deux finitions sont proposées, elles sont particulièrement complètes et de hautes volées.

L’entrée de gamme « Luxe » reçoit les jantes en alliage 18 pouces, la peinture métallisée, les projecteurs LED, les feux automatiques, la transmission intégrale intelligente DIRECT4, le système de précollision en marche arrière, le hayon électrique, l’écran central tactile de 14 pouces avec système de navigation embarqué, le système audio 10 HP, la compatibilité Apple CarPlay et Androïd Auto sans fil, le chargeur smartphone à induction, le système de chauffage à rayonnement, la sellerie en cuir synthétique avec sièges avant chauffants.

La finition la plus haute, nommée « Executive », ajoute les jantes en alliage 20 pouces, les projecteurs LED adaptatifs, le système audio Mark Levinson 13 HP, le toit panoramique occultant, l’affichage tête haute, la sellerie Ultrasuede avec sièges chauffants et sièges avant ventilés, le hayon électrique avec commande au pied et le système de stationnement automatique avec fonction mémoire.

Notre bilan : une transition réussie

Les premiers pas dans le domaine du 100% électrique sont globalement réussis par Lexus avec ce nouveau RZ. La marque japonaise a su regarder dans le rétroviseur pour son savoir-faire, et s’en servir pour prendre le virage de l’innovation électrique.

Le résultat ? Un SUV coupé luxueux, confortable, et très technologique. Il est clairement à la hauteur de la concurrence majoritairement allemande sur un segment élitiste. Mieux encore, il est plutôt bien placé en se montrant moins onéreux avec des prix débutant à 75 000€.

Il reste à ses potentiels acheteurs à bien définir leurs besoins en matière de motorisation : l’électrique peut correspondre aujourd’hui à l’utilisation quotidienne de beaucoup d’automobilistes, mais pas forcément de tous. Si ce n’est pas le cas, d’autres motorisations comme l’hybride ou hybride rechargeable (comme le Lexus RX ou le NX) peuvent être des solutions alternatives.

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