Certes, Honda a pris son temps pour se lancer dans l’aventure du 100% électrique. Et pour son premier modèle du genre, la marque a décidé de partir à contre-courant en concoctant la petite « e » à la technologie révolutionnaire et au style complètement décalé. Une alternative crédible ? Nous sommes partis à la rencontre de la citadine japonaise aux abords du lac d’Annecy.
CRAQUANTE ET BRANCHÉE
Nous voilà enfin devant la première Honda 100% électrique de l’histoire. Et si nous sommes si impatients de l’essayer, ce n’est pas seulement car elle nous aura fait languir de longs mois. En effet, dès le premier coup d’œil, la Honda e réussit ce que les autres électriques font rarement : elle donne envie.
Il faut dire que les Honda ne sont pas vraiment des voitures comme les autres. Rien que son nom « e » est original, et parvient à incarner le futur de la marque tout en respectant son passé.
Bouille joviale, la Honda e rappelle les bombinettes des années 80.
Sa silhouette toute en rondeur et dans le pur style «néorétro » respecte l’ADN sportif Honda, rappellant indirectement les lignes de sa prédecesseure Civic originelle sortie en 1972.
Niveau design, tout a été pensé pour rendre l’électrique enfin sexy avec un dessin le plus pur possible, sans artifices : poignées de portes rétractables et surtout caméras en guise de rétroviseurs ! Même l’architecture est originale avec les roues motrices et moteur à l’arrière.
En tout cas, la première mission semble réussie : la petite citadine et sa petite bouille originale éveille la curiosité et déclenche bon nombre de sourire sur son passage dans les rues annéciennes.
Les petits feux ronds à l’avant comme à l’arrière sont du plus bel effet.
Côté gabarit, la Honda “e” a le mérite d’annoncer la couleur. Avec une longueur de 3.90m, elle affiche des mensurations taillées pour la ville et idéales pour arpenter n’importe quelle ruelle. Forcément, cela se ressent sur le volume de son petit coffre d’une capacité de 171 litres, mais là n’est pas sa principale mission.
A l’inverse, la “e” a la particularité de bénéficier d’un rayon de braquage de seulement 4.3 mètres, c’est à dire que la voiture n’est pas loin de pouvoir tourner sur elle-même… et ça en ville, c’est très appréciable !
Ultra -maniable, la Honda “e” bénéficie d’un rayon de braquage d’à peine 4.3 mètres.
A BORD : SPECTACULAIRE
En pénétrant à bord, la ferveur est loin de s’estomper. Le simple fait d’ouvrir la portière nous fait basculer dans un univers futuriste et soigné, preuve que l’automobile 2.0 est bien incarné par cette petite Honda.
La première chose qui saute aux yeux est sans aucun doute la planche de bord façon « navette spaciale », composée d’une succession de pas moins de 5 écrans ! Si cela peut paraitre effrayant au premier abord, sachez que Honda a tout fait pour créer un espace de détente.
L’objectif est de sentir comme assis dans son propre salon. En effet, la nippone soigne la présentation intérieure avec des matériaux de qualité et sobres, égayés par la présence d’éléments chaleureux sur la console et entre les sièges façon bois veiné/mat. Bon, au vu des deux écrans tactiles de 12.3 pouces qui composent la planche de bord, on est plus façon home cinéma ! Ceux-ci sont d’ailleurs complétés aux extrémités par deux écrans de 6 pouces servant à retranscrire l’image prise par les caméras montées sur les portières et faisant donc office… de rétroviseurs ! Si cela peut paraitre surprenant les premières minutes, on s’y habitue en réalité très facilement.
La planche de bord façon “navette spaciale” offre deux écrans tactiles de 12.3 pouces.
Si l’ergonomie à bord a été simplifiée au maximum, il faut quand même passer un petit laps de temps avant de maitriser l’ensemble des fonctionnalités. Rassurez-vous, même si le tactile est de rigueur, Honda a quand même conservé les boutons « physiques » pour les commandes primaires telles que le chauffage et climatisation.
Au niveau de l’espace à bord, nous avons été surpris par l’étonnante habitabilité de la citadine japonaise. Certes, elle ne peut embarquer que deux passagers maximum à l’arrière (et pas des géants!) et le coffre ne tolèrera pas un départ en vacances d’une famille nombreuse, mais c’est bien au-delà de ce que l’on peut attendre d’une citadine. En soit, tout ce qu’on lui demande.
Le volume du coffre se limite à 171 litres, à moins de rabattre le dossier monobloc.
SUR LA ROUTE : RÉSOLUMENT URBAINE
Vous l’aurez compris, le domaine de prédilection de la Honda e est sans conteste la ville. Nous avons donc choisi le centre-ville d’Annecy comme terrain de jeu.
Au-delà de ses mensurations qui lui permettent de se faufiler partout et d’être la maîtresse du créneau (notamment grâce à sa fonction de stationnement automatique), c’est au niveau de la motorisation que ses qualités urbaines se révèlent : la Honda “e” est une petite propulsion équipée d’un bloc électrique de 154ch (pour notre version, la plus puissante) associé à des batteries installées sous le plancher pour obtenir un centre de gravité plus bas.
Le silence de l’électrique : un avantage pour arpenter les ruelles en toute discrétion.
Le résultat ? La « e » a tous les atouts d’une petite sportive : des accélérations vives (le 0 à 100km/h en 8.3 secondes), un châssis à l’aise quel que soit le revêtement, associé une direction douce et précise. Qui a dit qu’une citadine électrique ne pouvait pas être agréable à conduire ?
Un vrai kart électrique donc, mais qui n’oublie pas sa mission première d’être le roi des milieux urbains. Son faible empattement et le généreux angle de braquage permet à la Honda “e” de faire des demi-tours quasiment sur place.
A noter la présence du mode « e-Pédal » qui permet au choix de conduire (dans 90 % des cas) avec la seule pédale d’accélérateur activant, quand on la relâche, le freinage électrique jusqu’à l’arrêt complet. Ce système, qui se sert de la récupération d’énergie à la décélération pour ralentir la voiture, demande une petite d’adaptation afin d’éviter de désagréables à-coups.
En dehors des centre-villes, la petite citadine offre des reprises plus que satisfaisantes.
Nous sommes également aller tester notre modèle hors de son terrain de jeu favori, soit en milieu extra-urbain. Même si son poids est assez élevé pour une citadine (1546kg), ses reprises sont dynamiques et ses suspensions progressives permettent d’avaler facilement les virages en courbe.
La Honda e convainc, et peut donc sans problème se substituer (certes ponctuellement) à une berline de taille supérieure.
Avec 3,90 mètres de long, la Honda “e” est plus citadine que jamais.
AUTONOMIE : UN RAYON D’ACTION ASSEZ LIMITÉ
Choix assumé par Honda, la « e » est clairement dédiée à une utilisation citadine, sachant qu’un automobiliste parcourt en moyenne 40km par jour. Partant de ce principe, la citadine se contente d’une batterie lithium-ion de seulement 35,5 kWh. Cela peut paraitre peu par rapport à certains modèles sur le marché, mais cela à plusieurs avantages dans son cas précis : un poids réduit et surtout un temps de charge plus faible qui correspond à l’utilisation d’une citadine.
Ainsi, il est possible de faire le plein complet sur une Wallbox 32A (grâce au chargeur fourni) en un peu moins de 6 heures, et de charger 80% de la batterie en un peu plus de 30 minutes sur une borne rapide 50Kw. En revanche, il faudra compter 19h sur une simple prise domestique…
A noter que la taille des jantes influe sur l’autonomie de la voiture : 222 km en jantes de 16 pouces et 210 km en jantes de 17 pouces.
Durant notre essai sur un parcours mixte effectué à un rythme normal, nous sommes parvenus à une autonomie d’environ 200km (en 17 pouces), soit proche de l’autonomie théorique annoncée.
La trappe de recharge se situe en plein milieu du capot.
LA RECHARGE SUR LA HONDA E
Pour recharger la batterie, plusieurs possibilités nous sont offertes : la recharge sur prise domestique, ou sur différents types de bornes.
Les temps de charges varient énormément selon le type de recharge :
Recharge sur prise domestique 2,3kW
18,8 heures
Recharge sur borne (7,4kW)
4,1 heures
Recharge rapide 50kW 31min (80%)
Recharge rapide 100kW 30min (80%)
Si la recharge à domicile est évidemment le moins contraignant, son temps de charge conséquent le destine surtout à une recharge nocturne.
Pour trouver une borne de recharge rapide, pas de panique puisque la Honda “e” vous indiquera directement l’itinéraire GPS pour vous rendre à la station la plus proche.
EQUIPEMENTS : UN CONCENTRÉ DE TECHNOLOGIE
Pour sa “e”, Honda ne prévoit que deux finitions : complet et très complet. Le premier, s’échangeant contre 35 060 €, comprend notamment rétroviseurs caméras, feux full LED avant et arrière, climatisation automatique, sièges avants chauffants, caméra de recul, jantes alliage de 16 pouces, accès et démarrage sans clé ainsi que toute une panoplie d’équipements de sécurité et d’aide à la conduite comprise (régulateur de vitesse adaptatif, limiteur de vitesse, prévention active des collisions, maintien dans la voie et de la reconnaissance des panneaux) dans le pack Honda Sensing.
Le second, baptisé Advance et s’échangeant contre 38 060 €, complète avec le moteur de 154 ch, l’aide active au stationnement, le volant chauffant, le système audio à huit haut-parleurs, l’option gratuite des jantes de 17 pouces, le rétroviseur caméra intérieur, la surveillance des angles morts, l’alerte de véhicule en approche et la caméra 360°.
Le catalogue d’options est plutôt fin puisqu’il se résume presque à une gamme de personnalisation intérieure et extérieure, aux peintures métallisées (660 €) et à la sellerie cuir (1 370 €).
Les caméras montées sur les portières font donc office de rétroviseurs.
NOTRE BILAN
Avec cette « e », Honda démontre que la marque croit surtout en l’électrique pour une utilisation citadine. Sexy, technologique, et surtout particulièrement efficace en milieu urbain, la petite japonaise a de nombreux arguments pour séduire les automobilistes à la recherche d’une voiture pour des trajets citadins (ou ne dépassant pas 200km).
Reste que la séduction a un coût, qui s’élève à un peu plus de 30 000€. Malgré cela, elle sera sans doute un vrai coup de cœur pour bons nombres d’acheteurs désireux d’investir dans un modèle bourré de talent.
