Avec le Kona Electric, Hyundai innove en devenant la première marque à proposer un SUV compact 100% électrique aux performances prometteuses. Mais qu’en est-il réellement ? Nous l’avons emmené durant un week-end dans notre paysage local pour en juger.
UNE MISSION : NORMALISER L’ÉLECTRIQUE
Les SUV ont la côte et la tendance est aux véhicules propres. Pourtant, jusqu’ici, inutile de chercher puisqu’aucun modèle du genre ne répondait à ces critères. Hyundai a donc décidé de relever le défi avec une version 100% électrique de son Kona.
Et le constructeur coréen aurait tort de s’en priver, puisque les progrès en matière de batteries permettent désormais de proposer une autonomie comparable à celle d’une voiture essence classique. En effet, notre modèle à l’essai (en version 64kWh, la plus performante) nous annonce une autonomie théorique de 449km !
En apparence extérieure, la version Electric du Kona reste discrète
D’un point de vue esthétique, la mission est remplie. Nous passons (presque) inaperçus aux regards des autres véhicules, puisque le design du Kona est sensiblement identique à son homologue thermique : les seules distinctions concernent l’écriture « Electric » située à l’arrière, les jantes et feux avant spécifiques, et la calandre fermée.
PREMIERS PAS À BORD
En pénétrant dans notre modèle, on comprend cette fois qu’il ne s’agit pas d’une version tout à fait ordinaire du Kona.
L’ambiance est clairement en phase avec ce qu’on peut attendre d’un véhicule électrique : apaisante. On se sent rapidement dans une bulle reposante, isolée du monde extérieur. Oubliez le traditionnel pommeau de vitesse, la console centrale propose à la place simplement 4 boutons en guise de commande de la boite de vitesse.
Une console centrale épurée, dépourvue de pommeau de vitesse
La grande différence provient du compteur digital, logiquement orienté sur l’optimisation de l’autonomie. Pour ce faire, Hyundai met à disposition (comme sur la Ioniq) des palettes de régénération au volant avec 4 niveaux. La commande de droite permet de baisser le niveau ; celle de gauche de l’augmenter.
Le compteur digital de 17″ est au service de l’optimisation de l’autonomie
A L’ASSAUT DE LA JUNGLE URBAINE
A la première pression du bouton « Power », pas de mélodie envoutante mais un calme tellement plat que l’on vérifie à deux fois pour savoir si on a bien démarré. Pourtant cette fois, nous sommes vraiment partis.
Nous souhaitons d’abord tester notre modèle sur un terrain de jeu en théorie favorable à un véhicule électrique, le milieu urbain. Direction le centre-ville de Chambéry.
Le Kona Electric parait clairement à l’aise sur les trajets urbains, notamment grâce à la souplesse d’un moteur électrique qui ne fait ressentir aucun à-coups. On prend vite l’habitude de profiter du silence offert, et il semblerait que nous ne soyons pas les seuls.
En revanche, on se rend compte que cette absence de bruit peut rapidement se transformer en surprise pour les piétons et cyclistes que nous croisons. Heureusement, Hyundai a tout prévu : le système VESS permet au Kona de créer un bruit extérieur ayant pour but de prévenir de notre arrivée.
Le Kona Electric au pied du château de Chambéry
Sur la place Saint-Leger, notre modèle a suscité la curiosité
Le Kona peut arpenter les traboules Chambériennes dans le plus grand silence
A L’AISE SUR TOUS LES TERRAINS ?
Un véhicule électrique à l’aise en ville c’est bien, mais un véhicule électrique polyvalent c’est mieux. C’est en tout cas ce que nous annonce Hyundai avec ce Kona Electric, promettant d’offrir des performances pouvant rivaliser avec des motorisations thermiques peu importe le terrain.
Pour en juger, nous quittons donc le centre-ville de Chambéry pour nous diriger vers le lac du Bourget, avec comme objectif d’emmener notre Kona hors de sa zone de confiance.
On ne va pas se le cacher, notre première interrogation concerne le comportement du moteur en milieu extra-urbain.
Le Kona nous propose 3 modes de conduite avec lesquels jongler : eco, confort et sport. Première réponse lorsque l’on appuie sur la pédale en mode sport : l’accélération de l’électrique est ébouriffante.
Dans notre version 64kWh développant 204 chevaux (il existe aussi une version 39kWh de 136ch), le 0 à 100km/h est abattu en 7.6sec, mais c’est sans doute le répondant quelle que soit la vitesse qui surprend. En effet en électrique, à l’inverse d’un moteur thermique, le couple est instantanément disponible. Le résultat est impressionnant, à faire palir de nombreuses sportives.
Le compteur digital nous rappelle cependant vite que le mode sport n’est pas celui à privilégier si l’on veut parcourir le maximum de distance. Dès que l’on repasse en mode confort ou eco, l’autonomie annoncée réaugmente drastiquement, notamment avec l’utilisation des palettes de régénération. Un mécanisme si ludique que l’on se prend vite au jeu pour récupérer de l’autonomie.
Sur les hauteurs du Lac du Bourget, le Kona s’est montré particulièrement efficace
Côté tenue de route, et malgré une météo capricieuse, on peut dire que le Kona nous a toujours donné une impression de sécurité que ce soit en plaine ou en montagne. Son freinage, pouvant paraître un peu mou en raison de la régénération de la batterie, nous rassure dès lors qu’un obstacle se dresse sur la chaussée : le Kona est en effet équipé d’un freinage d’urgence autonome.
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE L’ÉLECTRIQUE
En s’asseyant dans un véhicule qui se veut résolument moderne, on s’attend forcément à retrouver une liste d’équipements pléthorique. Là encore, on peut dire que la marque coréenne a bien compris l’enjeu.
Il faut dire que Hyundai a fait du sur-équipement de série sa marque de fabrique. Le Kona Electric propose deux finitions : Creative et Executive.
Pour la version Creative on retrouve le régulateur de vitesse adaptatif, la surveillance des angles morts, la détection de fatigue du conducteur, le système d’assistance active au suivi de voie. Pour la version Executive (notre version) s’ajoute l’aide au stationnement avant, des feux de route intelligents, la reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse et le système d’aide au maintien de trajectoire qui ajuste le braquage en cas de déviation.
Une version qui profite de tout le savoir faire Hyundai en matière de sécurité
Dans les équipements que nous avons particulièrement appréciés, mention spéciale à l’affichage tête haute. Cette fine lame de PVC située au-dessus du volant dans le champ de vision du conducteur permet d’afficher les informations majeures (vitesse, limitations, détecteur d’angle mort…) sans avoir à quitter la route du regard. Pratique !
L’affichage tête haute, réel atout pour une conduite en toute sécurité sur autoroute
ET L’AUTONOMIE DANS TOUT ÇA ?
Longtemps décriée à juste titre sur les véhicules électriques, l’autonomie est évidement l’un des critères majeurs dans le choix d’opter ou non pour un véhicule propre.
Avec 449km d’autonomie annoncée, notre modèle peut légitimement prétendre correspondre à de nombreux types d’utilisateurs au quotidien. Durant notre essai, nous avons parcouru 140km réels avec différents mode de conduite, pendant que notre autonomie théorique ne descendait que de 125km. La promesse est donc tenue, même si il est vrai que l’autonomie peut énormément varier selon notre tendance à appuyer sur l’accélérateur.
Le bloc électrique 64 kHw, développant 204ch
LA RECHARGE SUR LE KONA ELETRIC
Pour recharger la batterie, plusieurs possibilités nous sont offertes : la recharge sur prise domestique, ou sur différents types de bornes.
Les temps de charges varient énormément selon le type de recharge :
Recharge sur prise domestique 2,7kW
23h45
Recharge sur borne (7,2kW)
9h35
Recharge rapide 50kW 75min (80%)
Recharge rapide 100kW 54min (80%)
Un rechargement express au bord du Lac du Bourget
Si la recharge à domicile est évidemment le moins contraignant, son temps de charge conséquent le destine surtout à une recharge nocturne.
Pour trouver une borne de recharge rapide, pas de panique puisque le Kona Electric vous indiquera directement l’itinéraire GPS pour vous rendre à la station la plus proche.
NOTRE BILAN
La promesse de Hyundai de normaliser l’électrique est respectée, nous démontrant que les véhicules propres n’ont plus grand-chose à envier aux modèles thermiques, notamment en termes de comportement routier.
Ajoutez à cela une liste d’équipements plus que complète et une garantie de la batterie de 8 ans ou 200 000km, et vous obtiendrez sans doute l’offre électrique la plus complète du marché.
Avec une grande autonomie, il est idéal pour une utilisation citadine ou pour des virées plus lointaines (mais ne dépassant pas 450km).
Le budget reste certes conséquent (à partir de 39 100€), mais les futurs acquéreurs pourront y déduire un bonus de l’État de 6 000€ destiné à l’achat d’un véhicule électrique.
